Bonjour à vous toutes et tous amis(es) de l’Aire de Vie.

Tout d’abord, soyez rassurés tout le monde va bien au sein de notre petite communauté. Je viens de faire le tour par téléphone de tous, amis comme bénévoles. Vous vous montrez tous responsables et suivez les consignes et je ne peux que m’en réjouir. Bien sûr, pour certains, l’isolement pèse lourd, mais je remarque que chacun d’entre vous a développé ses propres stratégies pour tenir le coup. Bravo, mais soyons conscients que cela va encore durer et que plus le temps avance, plus il va falloir faire preuve d’imagination pour ne pas tomber dans la déprime… Alors à vos téléphones, vos tablettes. Pour ceux qui ont un natel de dernières générations, demandez qu’on vous explique comment installer Whatsapp pour pouvoir profiter de la caméra intégrée.

Et maintenant mon « coup de gueule », vous en avez l’habitude, je n’ai jamais eu l’habitude de cacher mes pensées.

Coup de gueule contre nos autorités fédérales qui ne sont pas capables de tenir un discours clair mais qui manient avec art le non-dit. Est-ce pour protéger la population? Ou des désaccords parmi eux, les empêchant de suivre une ligne cohérente, sont-ils la source de cette cacophonie? Dans ce cas, elles ajoutent encore une dose d’angoisse en ne donnant pas les chiffres et données en temps réel des dégats causés par ce virus. Pour ce qui est de l’économie, alors là on est bien tenu au courant. Merci. On a compris, notre économie souffre et est en danger, nous en sommes tous conscients. Mais, en ce moment également, des personnes souffrent et sont en danger. Des personnes meurent. Les gens n’ont-ils pas plus de valeur et ne devraient-ils pas passer en priorité dans ces conférence de presse, avant les risques économiques? On nous parle de lits d’hôpital, mais n’oublions pas qu’avant d’être un meuble, le lit est occupé par une personne qui souffre, et avec elle, une famille, des amis. Non décidément nos autorités sont bien silencieuses…  A part nous rabâcher que les 65 ans et plus, personnes à risque, doivent rester confinés, je ne discerne pas beaucoup d’empathie pour toutes ces familles, qui accompagnent comme elles le peuvent un des leurs, ces familles qui doivent prendre congé de leur proche, la mort ayant passé par là. Pas de cérémonies d’adieu dignes de ce nom, pas d’accolades, pas de poignées de mains, c’est pour moi simplement terrifiant. Je veux ici rendre hommage à nos gens d’Eglise qui font un travail admirable pour maintenir le lien, font preuve d’imagination et de créativité et garde leur sang-froid devant l’insoutenable. Car ils sont présents malgré le confinement.

Mon sang n’a fait q’un tour quand j’apprends, aux nouvelles ce matin, la façon dont sont traités nos soldats rappelés pour venir en aide à la population. Pas de dépistage à l’arrivée, pas de masques, une instruction plus que rudimentaire et surtout des conditions de logement lamentables si on en croit ceux d’Airolo. Ne pouvons-nous pas au moins réquisitionner les hôtels certainement vides dans la région? N’oublions pas qu’ils risquent aussi leur vie pour aider le personnel des hôpitaux surchargés.

Soyons reconnaissants et prions pour tous ces gens qui se battent pour nous, pour que nous puissions sortir de cette crise le plus vite possible et avec le moins de dégâts. Médecins, infirmières, personnel d’hôpital, laborantins, pharmaciens, gendarmes, policiers, garde-frontières, recrues, soldats, facteurs, personnel et gérants de surfaces alimentaires et tous ceux qui doivent répondre présents pour assurer notre quotidien. En ce qui concerne les facteurs, ne les surchargeons pas avec des paquets et des livraisons qui ne revêtent pas une urgence vitale, ils sont déjà débordés.Prions aussi pour nos Eglises et leurs représentants, et enfin pour notre conseil fédéral pour qu’il conduise notre pays avec discernement et fasse une plus grande place à l’humain dans ses discours et préoccupations.

Voilà pour cette semaine, chers tous, je vous embrasse tous très fort, prenez soin de vous et gardez le lien, ce lien fort qui unit notre petite communauté depuis des années. Je vous aime.