Cet automne nous gâte, encore une belle journée en perspective. Mais soudain le soleil se voile et disparaît peu à peu, Mariette nous a quittés, ce matin, sans un mot, sans nous avoir avertis de la brusque péjoration de son état de santé… Nous n’étions pas préparés à une séparation si brutale, d’ailleurs nous n’étions préparés à rien du tout tant notre espoir était grand de la retrouver, refusant d’envisager l’inéluctable.

Je perds pieds.

Mariette, mon amie, ma sœur de cœur,

Nous voilà complètement perdus, sans repères et nous sentons un vide, petit à petit, s’insinuer au plus profond de nous-mêmes. Les questions fusent :

Comment continuer sans toi ? Comment faire sans ta présence ? Comment, comment ?

Je suis sans boussole et tâtonne dans l’obscurité.

A travers et avec toi j’ai vécu tant de belles choses :

L’amour et le respect du prochain. Et ce n’est pas peu dire… Car tu transmettais tout cela, l’air de rien. Tu avais un sourire, un mot affectueux pour chacun. Tu donnais de ton amour et de ton temps sans compter… Tu étais pleine de bonté.

L’humour, la joie de vivre, les fous-rires, le stress, nous partagions tout et vivions simplement, boostées par l’amitié qui nous unissait. Les aventures au « fil de l’eau » d’abord, étaient foisons, il fallait réagir vite ou anticiper, toujours efficaces, mais sans affolement devant certaines situations, avec tact et un brin d’humour dans d’autres circonstances. Tu étais toujours adéquate.

Plus tard, à « l’Aire de Vie », tu as continué à nous entourer de ta chaleur. Nos aînés te chérissaient et étaient tellement heureux de pouvoir profiter de ta présence et de tous ces moments de partage. Tu nous laisses ta recette du bonheur :

Ajoutez à chacun de vos repas :

Une once d’écoute,

Une gerbe d’amitié,

Une poignée de respect,

Un zeste d’humour,

Du soleil à la louche,

Saupoudrez le tout d’indulgence et de bienveillance, vous pourrez alors déguster un mets succulent qui deviendra bien vite le sel de votre vie.

Nous essayerons, pour toi, d’en faire notre quotidien.

Pendant toutes ces années d’amitié, toi et moi, nous avons traversé des moments de révolte, de rage, de tristesse mais jamais, jamais nous ne nous sommes fâchées l’une contre l’autre. Nous travaillions main dans la main, nous savions que nous pouvions compter l’une sur l’autre quoi qu’il se passe. Et nous vivions notre amitié au jour le jour, simplement.

Les jours de fête ou d’anniversaire tu y allais de tes petits discours aux accents si pertinents, chaleureux et souvent tellement drôles. Tous, tour à tour, nous nous y retrouvions un peu égratignés, démasqués mais avec tant de gentillesse que les rires fusaient et la bonne humeur se propageait alentour.

Nous n’irons plus à Venise, ni à Menton… Le vent se lève, il faut tenter de vivre… (Paul Valéry, Le cimetière marin)

Mariette, tu es une femme merveilleuse, une amie précieuse, une lumière dans la vie de beaucoup d’entre nous. En ce qui me concerne tu as illuminé mes pas et je me refuse de parler de toi à l’imparfait car tu es vivante dans mon cœur.

Aujourd’hui Mariette, nous tes amis, ne pouvons nous résoudre à te quitter et te laisser partir ainsi. C’est pourquoi nous demandons à notre Dieu d’Amour de te garder et prendre soin de toi comme tu le mérites. Nous te remettons entre ses mains.

Seigneur nous te remercions de nous avoir permis de vivre et partager la vie de Mariette. Merci pour ce bonheur.

Va ma Mariette, rejoins les anges, ces anges qui connaissent bien le chemin, puisqu’ils sont venus chercher Pierre il y a quelques jours, continuez là-haut cette magnifique valse commencée quelques années plus tôt au « Fil de l’eau ». Je vous souhaite de retrouver, Luc, Jean-Baptiste, Théo, Titi Feufeu, et tous nos amis qui vous ont précédés.

Je t’aime tant.

Mes pensées, ma reconnaissance, mon amitié vont aux tiens, ton mari Jean-Luc, tes trois filles qui nous ont permis de vivre tous ces moments de bonheur avec toi. Eux aussi ont contribué à ces moments de partage, car lorsque tu étais auprès de nous tu n’étais pas auprès d’eux et ils auraient pu en prendre ombrage. Merci à toute ta famille. Elle est dans mon cœur.