Pierre, mon très cher ami Pierre!
Quelqu’un comme toi, comment parler de toi ? Comment cerner ta personnalité, ton caractère, ce que tu représentes pour chacun de nous, que ce soit ton compagnon Michel, tes proches, tes amies, tes voisins, tes anciens collègues de boulot ? Comment définir au mieux le rôle que tu as joué dans chacune de nos vies?
Regarde autour de toi, nous sommes tous et toutes là dans ce temple de Commugny, pour te dire à… Dieu aujourd’hui, tous unis par cette amitié que nous te portions quels que soient nos horizons.
Quelqu’un comme toi, qui t’es occupé pendant de longues années en tant que bénévole de personnes isolées, ou souffrant de solitude, de malades, de personnes en fin de vie, le temps est arrivé de te reposer et de poser ta valise.
Tu t’es engagé comme bénévole à SID’accueil à Genève, à Caritas, aux Petits Frères de Pauvres et L’Aire de Vie à Rolle. En ce qui me concerne c’est dans ces deux dernières activités que je t’ai rencontré et ai pu découvrir et partager toute la force de ton engagement. Tu étais à la fois sérieux et gai – tu portais bien ton nom – et tu donnais tant d’amour à tous ces êtres qui demandaient tant d’attention, ce même amour dont tu as entouré ta mère jusqu’à ses derniers jours.
Quelqu’un comme toi, Pierre, qui as cotoyé la mort des autres pendant des années, tu ne t’es jamais plaint de tes souffrances personnelles. Tu m’as montré par ton exemple, que la mort n’est pas la fin de la vie, mais que la mort fait partie de la vie comme la naissance. Toi, cher ami, tu as porté ton destin jusqu’à la fin de ta propre vie avec une dignité impressionnante et tellement remarquable.
Avec toi, Pierre, nous partagions des temps plein de joie. Une grande complicité nous unissait nous deux, les deux seuls hommes bénévoles chez les petits frères d’abord, puis à L’Aire de Vie, entourés que nous étions d’amies bénéficiaires et d’une équipe de bénévoles essentiellement féminine. Toutes ces dames t’admiraient et te respectaient, sensibles à la fois à ton charme et à la fermeté de ta voix, tous deux légendaires.
Ton petit sourire, les petits plis autour de ta bouche, tout comme cette lueur qui brillait dans tes yeux m’avertissaient toujours que tu étais prêt à sortir un joli jeu de mots, une petite blague, une phrase sarcastique, parfois même un peu cynique, alors je me préparais à te rejoindre et à te répondre tout de suite. Nous commencions alors des petits discours, sur le style de conférence double pour notre propre amusement, ce qui parfois pouvait étonner ou pire choquer les autres.
Tu m’as beaucoup impressionné avec ton sens des responsabilités et ton affection pour la vie familiale. Michel, tes neveux, la famille de Michel. Tu partageais avec nous les récits et aventures de vos petits et grands voyages tout comme vos petits week-ends dans ce Jura dans votre Mobilhome que tu appréciais tant et où tu t’es encore rendu pour tout ranger quelques jours avant ton hospitalisation.
Quelqu’un comme toi, voici quatre mots qui te caractérisent si bien : Fidelité, générosité, tenacité, amitié. Et Pierre, merci de m’avoir rappelé toutes ces valeurs.
Tu peux, bien sûr, compter sur nous, nous nous occuperons bien et entourerons bien Michel ton compagnon, que tu aimais autant.
Enfin Pierre, je te l’avoue, il n’y en a pas deux comme toi, tu étais et restes unique. Merci d’avoir partagé ta vie avec nous !
À…Dieu, Pierre mon cher ami, repose en Paix là où tu te trouves maintenant. Nous te gardons dans nos cœurs.
Walter